"La naissance n’est pas un simple processus naturel de reproduction de la vie, mais bien la possibilité d’un être unique, irremplaçable, qui ne se répètera pas" (Hannah Arendt).
Ce texte est pour Auguste, né dans le mois portant son nom (août). Il est arrivé dans les chaleurs de l'été, celles qui font chanter les cigales et danser les mouches à feu. Il a pris sa place parmi les siens comme s'il avait toujours été attendu. Et pourtant, il n'en est rien. Son arrivée, c'est un commencement, quelque chose de tout à fait inattendu.
Cette coutume d'écrire un mot à la naissance d'un petit-enfant, je la poursuis pour marquer le temps et pour que sa naissance transcende l'état du monde. Si les inquiétudes planent au-dessus de son berceau, la joie profonde de sa venue provoque accueil et recueillement.
Alors qu'on pourrait se désespérer de ce qu'il l'attend, voilà que nous clamons que sa venue est une bonne nouvelle. Non pas qu'Auguste porte en lui le fardeau de sauver le monde, mais il apporte avec lui la force de commencer à nouveau. Cette joie que l'on ressent à la vue d'un nouveau-né est celle-là même qui nous fait quitter l'ombre pour apparaître parmi les vivants. Tout est remis en jeu, rien n'est joué d'avance. Cette impossibilité de prédire ce qu'il adviendra nous maintient en vie.
Alors, reprenons à notre compte cette idée de puissance qu'est la naissance, l'action, la promesse, la vie en commun. Refusons cette idée du "tout est foutu"; combattons-là comme nous combattons ceux qui veulent nous isoler, nous monter les uns contre les autres. Auguste est l'imprévisibilité introduite au monde. Il vient rompre le cours des choses et appelle à commencer ce qui n'a jamais été commencé.
Auguste, on t'attendait pour la suite.
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