« Viens, dit mon âme, ces vers pour mon corps, écrivons-les car nous ne formons qu'un » -
Walt Whitman
L'hiver a duré comme à son habitude. Il a semé le doute dans notre esprit de pouvoir sentir à nouveau la douce brise du vent, couché sur l'herbe à l'ombre du grand chêne. Nous irons rattraper le printemps qui tarde en reprenant la route, cette fois-ci, vers La Nouvelle-Orléans et ses airs de jazz. Chemin faisant, nous espérons à nouveau faire quelques découvertes des lieux et des sentiments. Les voyages ont ceci de particulier ; ils nous font voir les choses avec les yeux nouveaux d'un chercheur d'or.
Dans nos bagages et dans nos coeurs, nous porterons cependant une nouvelle lumière ; celle d'Arthur, le petit-fils. Avec sa naissance, ce sont tous ces souvenirs enfouis qui sont revenus en nous, cet instant zéro où tout commence. Si comme nouveaux parents nous devons apprivoiser cet enfant inconnu venu sans mode d'emploi, comme grands-parents, nous n'avons qu'à l'accueillir tel qu'il est, dans toute sa splendeur.
Le poète américain Walt Whitman a émis l'hypothèse poétique selon laquelle l'origine des sentiments est dans la chair ; nous n'avons pas un corps, nous sommes un corps. Et même si nos sentiments nous semblent immatériels, ils naissent en réalité de la chair. Et moi, quand je prends petit-fils dans mes bras et que sa petite main est dans la mienne, ce sont tous les sentiments à l'origine du monde qui m'envahissent. Il est à la fois mes enfants que j'ai portés et ma mère qui m'a veillée. Il renferme des multitudes.
Notre voyage, nous le ferons avec les yeux et le coeur grands ouverts tel qu'Arthur le ferait. Le monde est si vaste et la vie si courte.
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