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"Quoi qu'il nous arrive, cela vous arrivera également".

C'est en ces mots que Davi Kopenawa un ancien des Yanomami d'Amazonie s'était adressé au monde. Son peuple a subi l'invasion de ses terres, connu des meurtres perpétrés par des mineurs d'or étrangers et des incendies sans précédent. Il avait compris l'interdépendance entre tous les êtres vivants et la Terre. La destruction de la forêt amazonienne, le pillage des ressources naturelles et la violence envers les peuples autochtones ont des conséquences pour l'ensemble de l'humanité et tous les dômes dorés du monde ne pourront nous mettre à l'abri; nos vies et nos destins sont tous liés.


Quand François Legault dit que le conflit entre Gaza et Israël "n'est pas notre conflit", il tente de nous réduire au rôle de spectateur d'une réalité préfabriquée. Il veut nous obliger à ne regarder qu'à travers les fenêtres du sous-sol, là où notre regard ne voit qu'une petite partie du ciel. Mais les larmes finissent toujours par faire monter les eaux et nous envahirent où que l'on soit. C'est sur les toits que nous devons aller nous réfugier; là où l'on voit tous les horizons et les orages à venir.


Je raconte souvent aux petits-fils des histoires qui se passent sur le toit de notre maison, un toit plat sur lequel on peut grimper. Des histoires où ils entendent de leur chambre, au petit matin, des bruits étranges et, que plutôt que de réveiller leurs parents, ils décident de s'aventurer eux-mêmes jusqu'en haut en s'aidant mutuellement pour y arriver. Une fois arrivés sur le toit du monde, ils voient parfois un chapeau qui bouge tout seul et sous lequel il y a soit un oiseau blessé qu'ils soigneront ou un raton laveur qui a voulu voir la lune d'un peu trop près. Ils me demandent souvent cette histoire et je tente à chaque fois d'allumer l'étincelle dans leur regard. Sans le savoir, j'ai peut-être semé l'idée du courage et de l'entraide qu'il faut pour grimper jusqu'en haut, qu'une fois rendue on peut voir des choses étonnantes et que les bruits qui faisaient si peur de leur chambre, étaient en fait des appels à l'aide.


C'est beaucoup d'extrapolations pour des histoires d'une grand-mère un peu trop imaginative, mais ces cris,  ces pleurs et ces silences que j'entends des confins du monde, je crois qu'ils me sont destinés. Du toit de ma maison, je leur ferai écho et tous ces enfants, je les ferai miens.






 
 
 

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