Le soleil s’est levé fatigué.
Sans doute pourquoi je me suis réveillée plus tard qu’à l’habitude.
Zelda attendait avec impatience devant sa gamelle.
Dans le silence du matin, j’ai repris la lecture de mon livre du moment : « Les pieds sur terre » d’André Major.
C’est un recueil de carnets écrits entre 2004 et 2007 qu’il a relu avec le recul du temps et annoté.
Il nous parle des nombreux livres qu’il a lus, de ses souvenirs, de paysages, de faune et de flore et aussi de ses deux petits-fils sur lesquels il écrit : « Ces deux-là prennent une telle place dans ma vie et ma pensée que les chasser de ces pages oblitèrerait tout un versant de ma vie ».
Le soleil insiste un peu plus et baigne la pièce d’un ton chaud et enveloppant.
Une phrase en particulier retient mon attention : « Celui qui se rebiffe contre le passage du temps n’y gagne que sa peine. Savoir vivre consiste justement à adopter le pas qui sied à son âge ».
Nous irons faire une longue marche avec petit-fils, histoire de déjouer le temps.
Chemin faisant, nous faisons des rencontres dont celle de la chenille de mouvant sans empressement nous donnant tout le loisir de l’observer.
Nous marchons à petits pas en nous tenant par la main; cette menotte m’avait manqué.
Un objet luisant attire notre attention. Petit-fils ramasse ce trésor de pacotille et l’enfouit dans sa poche. Il le montrera avec fierté à sa mère à notre retour. Il insistera même pour le tenir dans sa main lors de sa sieste d’après-midi.
Nous préparerons une soupe, chaude et épicée et ce dimanche d'octobre s'étirera tout le long du jour.
"Le seul horizon visible désormais : tantôt le bel aujourd'hui, tantôt le mortel quotidien". (A. Major)
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