Au coeur de l’Ohio, dans les montagnes Hocking Hills, il y a des cavernes. Les eaux souterraines ont sculpté, au fil du temps, de nombreuses cavités, un peu comme si la nature avait créé une cité souterraine secrète et que son oeuvre était en perpétuelle création.
Richard Row, un vieil homme reclu, en a fait son refuge dans les années 1800 et l’on surnomma l’endroit le «Old man’s cave». Il y vécut quelques années coupé du reste du monde. Pas fou celui-là.
Sans savoir pourquoi, ces lieux caverneux m’ont rappelé le roman de Jules Verne, Voyage au centre de la Terre. Ce roman traite de la découverte d’un manuscrit ancien par un savant allemand qui, avec son neveu et leur guide, entreprennent un voyage vers le centre de la Terre en y entrant par un volcan islandais éteint. Je n’ai pas lu le livre, mais les gens de mon époque se souviendront peut-être du film, inspiré du roman. Les protagonistes du roman n’atteindront jamais leur but soit le noyau central de la Terre. Mais, tel qu’analysé dans un texte du philosophe Pierre Macherey, cette expédition soi-disant ratée ne lui ôte rien en tant que pure quête ayant valeur en soi, qui trouve son accomplissement dans le fait d’être poursuivi sans garantie de succès, pour rien en quelque sorte.
«À cet égard, ce voyage qui n’atteint pas son but, est plus qu’aucun autre, extraordinaire»
P.-S. Qui sait si, après tout, le vieil homme n’avait pas lui aussi trouvé un passage secret parmi les nombreuses grottes. En observant bien le rocher dans le haut de la première photo, on peut y déceler son profil, comme s’il s’était désormais assimilé au rocher.
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