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C'est peut-être sans espoir et puis après?

"Pourquoi s'embêter à sauver la planète?" demanda-t-on au poète Gary Snyder. "Parce que c'est une question de caractère et de façon d'être; c'est ce que nous sommes" répondit-il avec un sourire.


Les vents se lèvent et les marées montent. Les grands glaciers se détachent et flottent à la dérive emportant avec eux cette idée de glace éternelle. Tout ce que nous craignions est en train d'arriver. Les grands bouleversements sont depuis longtemps enclenchés.


Je pense à mon père qui toute sa vie durant a labouré la terre la croyant à tout jamais fertile. À ma mère qui a mis au monde ses enfants en les croyant à l'abri des grandes misères. À mes enfants que j'ai voulu libérés des angoisses m'ayant trop longtemps habitées. Et, à mes petits-enfants qui attendent la neige de décembre qui tarde à venir.


Et l'on me dira qu'il ne faut pas être catastrophiste et je répondrai comme le ferait l'astrophysicien Aurélien Barrau "qu'être alarmiste, c'est être réaliste". Car, une fois que nous comprenons ce qui nous arrive, nous pouvons nous mettre à la tâche non pas pour faire tout ce que l'on peut, mais faire ce qui compte vraiment. Tout devient plus clair. C'est ce que nous sommes. Des êtres capables d'imagination qui même sans certitude absolue, décident de s'engager ne sachant pas d'avance ce qu'il adviendra.


Tandis que nous avancerons avec nos petits dans nos bras, ils brandiront le spectre de l'absolue croissance et de la productivité; nous leur offrirons des fleurs en papiers-monnaies. Ils insisteront pour nous parler de pouvoir d'achat et de création de richesse; nous les amènerons au bord de l'étang à la rencontre de la rainette faux-grillon. Les plus cyniques d'entre eux nous diront que c'est perdu d'avance; nous reprendrons alors notre chemin sans carte ni boussole à la recherche de ce lieu commun à toute vie.







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