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Chronique des jours de chaleur

Fuir la ville pour quelques jours. Se réfugier dans les bois pour s’éloigner de tout ce bruit médiatique qui réduit nos vies à des masques trop serrés et à une question de mètre.


S’installer sur un terrain boisé en bordure de la rivière du Diable. Décidément.


Pas de réseau sur le site, nos cellulaires ne servent plus qu’à donner l’heure. Dès les premières minutes, nos hôtes nous accueillent avec empressement à commencer par les milliers d’insectes de toutes sortes n’ayant vraisemblablement pas eu vent des risques qui les guettent en nous piquant. Après des mois d’enfermement, ces contacts si intimes nous étonnent.


Il y a aussi cet oiseau inconnu qui chante presque sans arrêt ne s’accordant que quelques pauses. Son chant n’est pas désagréable, mais il est lancinant comme éternellement à la recherche d’un autre, d’une réponse qui ne semble pas venir. Peut-être n'attend-t-il rien après tout.


Les journées se déroulent toutes de la même manière soit des randonnées pédestres dont nous avions perdu l’habitude et de la lecture dont Ru de Kim Thuy, que je n’avais pas encore lu et qui m’a fait davantage aimer cette femme et Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan qui m’a totalement chavirée par son propos et son écriture.


Je crois aux mots comme on croit en l’amour.


Il y a aussi les siestes dans le hamac suspendu entre deux arbres d’où me parvient le son de la rivière. Le doux balancement m’émeut. Pour éviter de me croire au paradis, les insectes m’y rejoignent question de faire un pique-nique.


Zelda notre chienne qui aura bientôt 12 ans nous accompagne. Elle passe la plupart de son temps sous la roulotte où le sol est plus frais et je me demande si je n’irai pas la rejoindre tellement le soleil est persistent et insolent. Mais le soir venu, la fraîcheur de la rosée vient se déposer sur la forêt et sur nous.


Denis a osé la baignade de soirée. L’eau était bonne et fraîche. Sur l’autre rive derrière lui, un chevreuil est venu s’abreuver à la même eau.


Les feux sont interdits alors on poursuit la lecture. Parfois, on joue aux cartes comme nos parents dans le temps. Douce nostalgie.


Tandis que nos vies peinent à reprendre leurs cours normales, ici la vie continue comme si de rien n’était. Les insectes piqueurs piquent, les oiseaux chantent, le soleil brille et les fleurs fleurissent.


J’avais vraiment besoin d’être auprès de vies sans autre histoire que la leur quitte à y laisser un peu ma peau.

















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