« Le monde est si inquiet qu’on ne pense jamais à l’instant présent, mais à celui où l’on vivra. De sorte qu’on est toujours en état de vivre à l’avenir et jamais de vivre maintenant ». Blaise Pascal
Pendant quinze minutes chaque matin, je fais de la méditation pleine conscience. J'essaie de porter mon attention sur le moment présent et sur ce je ressens, sans jugement de valeur. Je dis bien j'essaie, car je n'y arrive pas encore totalement. Ça bloque au niveau du cou, comme si ma tête et mon corps étaient deux entités distinctes vivant des vies séparées. Pendant la séance, j'ai de la difficulté à respirer profondément sans ressentir de l'étouffement, mes épaules portent le poids du monde et mon dos peine à se redresser dignement. Je persiste malgré tout, sans autre attente que d'aller sonder le terrain.
Dans la pratique de ce type de méditation, c'est au corps que l'on retourne pour chercher non pas des réponses, mais des ressentis, trop longtemps ignorés. Nietzsche a dit « il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse ». Au théâtre des sentiments, c'est notre chair qui est la scène. Et si celle-ci peut être faible, elle en a long à raconter car tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime.
Se forcer à être pleinement présent n'est pas une mince affaire. Selon des études, il semble que nous passions la moitié de la journée à penser à autre chose que ce que nous sommes en train de faire. L'esprit humain est vagabond. Ce vagabondage peut être agréable, mais la plupart du temps, l'esprit erre dans une forêt hostile peuplée de fantômes du passé et de catastrophes à venir. Il a été démontré que la simple anticipation d'un évènement stressant a quasiment le même effet sur le cerveau et sur le corps que le vécu réel du stress. Si on ne peut contrôler l'émergence de nos pensées (65 000 par jour dont 90 % sont des répétitions de pensées antérieures), on peut avec le temps et la pratique, en prendre conscience et se dire, ça va aller, tout ça va passer.
On n'a pas besoin de croire à tout ce que l'on pense.
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