Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres (Antonio Gramsci)
J'ai beaucoup de difficulté à trouver l'inspiration pour écrire quoi que ce soit ces temps-ci. Bien sûr, rien ne m'y oblige et ce blogue n'a pas des centaines d'adeptes n'attendant que cela. Mais écrire, c'est une façon d'appréhender un monde qui parfois nous échappe. Alors j'essaie de le rattraper et de lui donner un nom, une adresse.
Mais dans ce clair-obscur où nous sommes plongés, on perçoit mal les formes et les messages. Nous sommes bien malgré nous des figurants dans le jeu de la taupe; vous savez ce jeu qui consiste à frapper à l'aide d'un marteau la taupe qui ose sortir de son trou? Aussitôt qu'un mince filet d'espoir nous fait redresser la tête vers la lumière, voilà qu'on nous replonge dans notre trou à broyer du noir. Même la marmotte n'ose plus rien prédire.
Dans cette semi-obscurité, il est facile de lâcher la proie pour l'ombre. Alors, j'essaie de faire entrer la lumière par les fissures à la manière de Cohen*. Je perce des trous et fais craquer le vernis. Les monstres tapis dans l'ombre s'éloignent un peu plus au son de la musique, des rires d'enfant et des je t'aime. Mais il en reste toujours quelques-uns, plus imperturbables que les autres. Alors, je les laisse exister dans ce clair-obscur où les nuances sont permises et tolérées.
Quel que soit le monde qui nous attend après tout ça, que ce soit le même ou un nouveau, souhaitons qu'il y ait plus de poésie permettant d'entrevoir ce qui n'a pas encore été imaginé.
*There is a crack in everything, that's how the light gets in, Leonard Cohen
Comments