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Nos compagnons d'infortune

" Non, cette pandémie n'est pas une guerre. Les nations ne s'opposent pas à d'autres nations, les soldats à d'autres soldats. C'est un test de notre humanité ". Ces mots, ce sont ceux du Président allemand, Frank-Walter Steinmeier.


Pourtant, chez nous, ce sont bien des militaires qui se présenteront au front avec leurs bras comme seule arme. Lorsqu'ils franchiront le seuil de "la porte de l'enfer", ce n'est pas une armée de redoutables guerriers qui les attendra, mais des troupes décimées, désarmées et d'une fragilité tremblante. Nous aurons failli au premier test.


Viendront ensuite les décisions, les choix, les positionnements et la chance de se reprendre. Il n'est plus possible, à un certain moment, de faire comme si tous les abandons et les injustices ne nous concernaient pas. Il faudra choisir notre camp.


Dans l'art militaire, il existe un modèle de combat qu'on appelle hoplitique et qui consiste à soutenir de son bras gauche un bouclier rond (le hoplon) ce qui permet de protéger à la fois son flanc gauche et le droit de son voisin. La force de ce modèle tient de la constitution d'un corps uni et solidaire. Chacun ne tient ici que d'être tenu par l'autre, chacun n'est protégé qu'à condition qu'il en protège un autre. (Désobéir, Frédéric Gros)


Il nous faudra reprendre notre bouclier pour nos compagnons de route affaiblis par les années. Car en les protégeant et en marchant à leurs côtés, c'est eux qui nous protègeront contre l'inhumanité.












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