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Photo du rédacteurFrance D

Novembre

Le soleil froid donnait un ton rose au grésil, - Et le ciel de novembre avait des airs d'avril.

François Coppée


Qui aurait pu croire que novembre puisse être si lumineux. Ce mois si mal aimé nous a réservé cette année un intermède de quelques jours par lequel la lumière a réussi à passer. Ce doux temps a permis à mes parents de rencontrer pour la première fois leur dernier petit-fils et de leur insuffler par le fait même un peu de courage pour affronter l'hiver qui approche.

Mais novembre étant ce qu'il est, les jours sombres et gris se sont installés comme pour nous rappeler qu'il y a un temps pour chaque chose et chaque saison. Novembre, c'est un peu comme un film en noir et blanc tourné au ralenti où les jours se succèdent aux nuits sur une même note.

Heureusement, c'est aussi des soirs de chandelles, d'ombres sur les murs, de potage à la courge, de betteraves marinées et d'histoires de fantômes. C'est du temps pour appeler ses vieux amis trop longtemps délaissés, pour s'émerveiller en entendant les pas de petit-fils qui court à l'étage au-dessus; du temps pour s'ennuyer, pour apprivoiser la vie sans son chien ou pour espérer la petite-fille en cours de fabrication.


Novembre, pour plusieurs, ce n'est pas la joie, surtout cette année. Je connais ce sentiment de lassitude et d'incohérence. Si les mois pouvaient parler, novembre nous dirait de ralentir la course et de souffler doucement sur les braises. Alors, profitons de cette morte-saison pour s'occuper des petites choses, celles que personne ne remarque, mais qui donnent une raison d'aimer.


Que ce monde sans amour était comme un monde mort et qu'il vient toujours une heure où on se lasse des prisons, du travail et du courage pour réclamer le visage d'un être et le coeur émerveillé de la tendresse (La Peste, 1947, Albert Camus)









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