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Rêver grand

Rien de ce que j'écrirai ici ne changera quoi que ce soit au cours des choses. Tout au plus, le temps de sa lecture, les mots susciteront-ils une vague réaction, un froncement de sourcil, un léger intérêt. Ceux qui prétendent pouvoir changer le monde avec leurs écrits n'ont jamais fait la révolution. J'ai pourtant comme une envie d'exprimer la confusion que je ressens question d'y voir moi-même plus clair.


Je n'ai pas encore décidé. Je suis plutôt dans le doute et le questionnement. J'ai écouté les débats, les chefs de partis, les analystes, les chroniqueurs, les opinions. J'ai discuté avec les membres de ma famille, les amis, les connaissances. Et pourtant, à quelques jours du vote, je n'ai toujours pas fait mon choix. Je pourrais bien sûr voter contre quelque chose ou quelqu'un. Voter stratégique ou pour le moins pire. Voter pour ceux qui veulent protéger mes intérêts ou ceux qui veulent mettre de la petite monnaie dans mes poches. Je pourrais aussi voter par conviction, encore faut-il que j'aie des convictions moi qui ne suis plus sûr de rien.


Dans son dernier ouvrage, Les nations savent-elles encore rêver? Gérard Bouchard émet l'hypothèse que les politiciens ont peut-être tout simplement failli à capter les rêves en redéfinition. C'est possible. Obnubilés par le besoin de se faire élire, les politiciens alignent les promesses comme un comptable aligne les chiffres. Les rêves ça prend du temps et ça, c'est pas payant électoralement parlant.


Alors, il faudra rêver plus fort et l'exprimer de façon plus retentissante que jamais. Toujours selon M. Bouchard, les nations ont besoin de mythes comme producteurs de sens et de solidarité. Or, les mythes fondateurs de plusieurs sociétés, dont la nôtre, sont en voie de s'effacer. Il ne s'agit pas dès lors de se "refermer sur soi de façon nostalgique ni de sacrifier des idéaux qui ont servi depuis longtemps de moteur de développement collectif" mais d'en redéfinir des nouveaux. Le tout n'est-il pas plus grand que la somme de ses "partis"?


Alors lundi, j'irai, parce qu'il le faut bien, mettre un petit x dans une case, pas seulement pour cautionner un parti ou un candidat, mais pour que les générations futures puissent encore avoir la chance de rêver grand.







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